Afrique du Sud:

Au moins 45 personnes ont été tuées en Afrique du Sud dans des inondations et des glissements de terrain causés par plusieurs jours de fortes pluies sur la côte est, selon les autorités qui redoutent de nouvelles intempéries attendues dans la nuit.

Iran Press/ Le Monde: Des pluies "extrêmes" sont prévues dans la nuit de mardi à mercredi dans la province du Kwazulu-Natal (est), accompagnées d'"inondations généralisées", ont mis en garde les services météorologiques sud-africains, reconnaissant dans un communiqué que le niveau des récentes précipitations a dépassé toutes les prévisions.

Les autorités locales ont confirmé la mort de 45 personnes et déclaré s'attendre à un bilan en hausse. Toute la journée, les opérations de sauvetage se sont poursuivies notamment dans la région de Durban, première ville de la région et un des principaux ports africains, ouvert sur l'océan Indien.

L'armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Des habitants et des écoliers sont restés pendant plusieurs heures prisonniers de la montée des eaux.

Plus de 2.000 maisons ont été endommagées ainsi que quelque 4.000 logements informels, selon le gouvernement provincial. "C'est un cauchemar, beaucoup de coulées de boue, de victimes, des bâtiments effondrés", a déclaré à l'AFP un membre des équipes de secours, Garrith Jamieson.

De nombreuses routes ont été coupées. Des stocks de conteneurs sont tombés comme des dominos sur un des principaux axes routiers de la région. Au-dessus d'une chaussée submergée d'une eau marronnasse, les pancartes de direction et les feux rouge semblent flotter au milieu de nulle part. Des voitures abandonnées ont de l'eau jusqu'aux fenêtres.

Un chauffeur routier a raconté à l'AFP avoir senti son camion trembler aux alentours de 01H00 GMT: "J'ai pensé que quelqu'un m'avait heurté. Mais quand j'ai ouvert le rideau, j'ai vu que c'était l'eau qui était montée".

L'ONG locale, Gift of the Givers, a décrit "des autoroutes transformées en rivières" et des personnes coincées sous des murs effondrés.

Sur les plages populaires de Durban, des tas de débris, branches, bouteilles en plastique, se sont amoncelés. La cuve d'un camion-citerne a été entraînée sur le bord de mer, a constaté un photographe de l'AFP.

Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d'électricité et perturbé l'approvisionnement en eau, a précisé le maire de Durban, Mxolisi Kaunda.

"Il semble que des cimetières ont été inondés", a-t-il ajouté. Une photo montrant un crâne humain ayant refait surface a été largement partagée sur les réseaux sociaux.

Les liaisons ferroviaires ont été suspendues à cause des glissements de terrain et des décombres sur les voies.

Les habitants ont été appelés à éviter tout déplacement.

Selon la professeure d'études en développement à l'Université de Johannesburg, Mary Galvin, ces événements climatiques extrêmes seront "plus fréquents et plus intenses" à cause du changement climatique qui s'aggrave.

"C'est dévastateur mais il est tout aussi dévastateur de n'avoir rien fait pour nous y préparer", a-t-elle déploré, regrettant le manque d'anticipation des autorités. En 2019, des inondations dans la région avaient déjà fait 70 morts.

Les intempéries ont aussi durement touché des quartiers déshérités de la banlieue de Durban composés de logements informels construits sur des zones inondables.

"Les inondations sont dues à une mauvaise planification et les pauvres et les personnes vulnérables sont les plus touchés", a déploré l'experte en planification urbaine de l'Université du KZN, Hope Magidimisha-Chipungu.

La ville de Durban a déjà connu des destructions massives lors d'une vague d'émeutes et de pillages en juillet, les pires violences dans le pays depuis la fin de l'apartheid, à l'origine déclenchées par l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma.

 

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