La commission d’enquête de l’Assemblée nationale a publié un rapport sur l’implication du président français dans l’affaire Uber. Une révélation qui noircit de plus en plus l’image d’Emmanuel Macron, déjà accusé dans l’affaire McKinsey.

Iran Press/ Le Monde: La commission d’enquête parlementaire consacrée aux Uber Files dénonce une proximité étroite entre Uber et Emmanuel Macron qui s’est poursuivie après son élection à la présidence de la République, a rapporté le site Actu Orange.

Selon son rapport, alors qu’il se trouvait dans l’illégalité, "Uber a trouvé des alliés au plus haut niveau de l’État…" Pour la commission d’enquête, ce soutien appuyé à Uber a contribué à créer une situation aujourd’hui défavorable aux chauffeurs. 

Près de 70 auditions menées, 120 personnes interrogées, la commission d’enquête parlementaire consacrée aux Uber Files a livré son rapport. Ses conclusions sont sans appel : alors qu’il se trouvait dans l’illégalité, "Uber a trouvé des alliés au plus haut niveau de l’État… L’intensité des contacts entre Uber, Emmanuel Macron et son cabinet témoigne d’une relation opaque, mais privilégiée, et révèle toute l’incapacité de notre système pour mesurer et prévenir l’influence des intérêts privés sur la décision publique".

Le rapport confirme et documente les informations révélées par Radio France avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et le Guardian en juillet 2022.

Il souligne l'existence d’un "deal" passé entre Emmanuel Macron et Uber. Un accord tacite et la mise au point d’une stratégie visant à obtenir l’abaissement du nombre d’heures de formation obligatoires pour devenir chauffeur Uber de 250 à sept, en échange de l’interdiction d’Uber Pop (un système de covoiturage permettant à n’importe qui de devenir chauffeur de VTC).

Un deal dont Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, et le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, n’auraient jamais entendu parler, si l'on en croit ce qu’ils ont répété devant la commission. Le rapport documente aussi l’existence d’un "Kill Switch", un dispositif activé par un logiciel baptisé "Casper" permettant d’effacer les données des ordinateurs d’Uber en cas de descente de police. 

Il confirme aussi l’existence d’un SMS envoyé à Emmanuel Macron par un représentant d’Uber pendant que la Répression des fraudes (DGCCRF) perquisitionnait les locaux de l’entreprise.

La commission n’a pas été en mesure de mettre en évidence une éventuelle contrepartie au "deal" négocié avec Uber. Elle relève cependant qu’après cela, Mark MacGann alors qu’il travaillait encore à mi-temps comme lobbyiste pour le compte d’Uber, a donné de l’argent au candidat Macron et a participé à une levée de fonds pour le compte d’En Marche. Des échanges de SMS montrent encore que le candidat Macron a invité à dîner Thibaud Simphal, le directeur général d’Uber France, pour lui proposer de financer sa campagne.

Le soutien d’Emmanuel Macron à Uber ne se serait pas arrêté en 2017. Le rapport en donne d’abord une interprétation plutôt politique, estimant que toutes les lois et réglementations qui ont été adoptées après cette date ont certes conféré des droits nouveaux aux chauffeurs Uber, mais ce faisant, elles auraient empêché tout débat sur une éventuelle transformation de ces chauffeurs indépendants en employés. Selon le rapport, Uber "a opté pour une nouvelle stratégie collaborative et a décidé d’accompagner le renforcement des droits des travailleurs… pour éviter toute requalification de ces travailleurs en salariés".

Uber Files est une vaste fuite de documents révélée par la cellule d'investigation de Radio France avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et le Guardian en juillet 2022. Elle montre à quel point Emmanuel Macron a œuvré pour favoriser le développement d’Uber en France alors qu’il dirigeait le ministère de l’Économie.

 

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