Iran Press/Le Monde: Interrogé par la radio-télévision publique éthiopienne EBC, le maire de Gondar, Zewdu Malede, a simplement confirmé que "quelques extrémistes" - dont il n'a pas précisé la communauté - avaient provoqué un "incident" ayant abouti à des "destructions de biens et des pertes en vie humaines des deux côtés", musulmans et chrétiens.
Le gouvernement régional de l'Amhara n'a pu être joint mercredi par l'AFP et la police de Gondar a refusé de s'exprimer sur le sujet.
Dans un communiqué, le Conseil des affaires musulmanes de la région Amhara affirme qu'un "massacre a été perpétré le 26 avril envers des musulmans qui s'étaient rassemblés au cimetière Cheikh Elias, dans la ville de Gondar, par des extrémistes chrétiens armés d'armes individuelles et collectives".
Ceux-ci "ont déclenché un feu roulant d'armes automatiques et de grenades", précise le Conseil, ajoutant "que selon les informations en (sa) possession, 20 personnes ont été tuées". Des blessés ont été transportés à l'hôpital et de nombreux biens appartenant à des musulmans ont été pillés, poursuit-il.
Un différend entre chrétiens orthodoxes - religion la plus représentée en Ethiopie et très majoritaire en Amhara - et musulmans à propos du cimetière où avaient lieu les funérailles pourrait être à l'origine des violences.
"En dépit d'actions incessantes pour prendre possession du cimetière Cheikh Elias, l'endroit a toujours été historiquement un cimetière musulman", affirme le Conseil des affaires musulmanes de la région Amhara dans son communiqué.
L'endroit où le dignitaire musulman décédé a été enterré est à la limite entre une mosquée et une église orthodoxe, ce qui a rendu furieux certains chrétiens, a expliqué sous le couvert de l'anonymat un membre des forces locales de sécurité joint à Gondar par l'AFP.
Plusieurs personnes - "plus que cinq" - ont été tuées, a-t-il ajouté sans pouvoir donner de nombre précis, précisant que la ville était calme mercredi.
Les violences sont le fait "d'extrémistes, ils ne représentent en aucun cas les communautés chrétienne et musulmane", a souligné le maire de Gondar, semblant ne pas vouloir attribuer la responsabilité des violences.
Leur but "était d'incendier, détruire, déstabiliser et piller Gondar", a-t-il assuré: "ils ont échoué" et la "situation est revenue sous contrôle vers 19H00" mardi.
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