Iran Press/Le Monde: Samedi soir, au moment où une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était à Niamey pour trouver une solution pacifique à la crise, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avait annoncé envisager une transition de "trois ans" maximum, avant de rendre le pouvoir aux civils.
Une idée inenvisageable pour la Cedeao qui martèle depuis le coup d’Etat que le président renversé Mohamed Bazoum doit être libéré et réinstallé au pouvoir.
"Une période de trois ans de transition est inacceptable", a déclaré Abdel-Fatau Musah, commissaire chargé de la sécurité et de la politique au sein de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao), dans une interview à la chaîne Al Jazeera diffusée lundi, en réaction à l’annonce du régime militaire samedi. "Nous voulons que l’ordre constitutionnel soit restauré le plus rapidement possible", a insisté M. Musah.
Samedi, une délégation de la Cedeao conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar était venue au Niger négocier une sortie de crise. Contrairement à une précédente médiation ouest-africaine, début août, cette fois les émissaires ont donc pu échanger avec le général Tiani mais aussi rencontrer Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’Etat.
Dans son allocution samedi, le général Tiani a accusé la Cedeao de préparer une attaque contre le Niger, avec l’appui d’une armée étrangère, sans préciser le nom du pays accusé. "Si une attaque devait se préparer contre nous, ce ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains semblent croire", a-t-il prévenu.
La sortie de crise est encore loin d’être acquise car la Cedeao exige le rétablissement dans ses fonctions de M. Bazoum et sa libération immédiate.
Si l’organisation ouest-africaine explore la voie diplomatique pour atteindre cet objectif d’une sortie de crise pacifique, elle agite toujours la menace de l’usage de la force.
Vendredi, après une réunion de ses chefs d’état-major à Accra, Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, avait indiqué que "le jour de l’intervention" était fixé tout comme "les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des Etats membres".
Les positions des deux camps semblent donc crispées, malgré la médiation du week-end qui a permis aux émissaires de la Cedeao de s’entretenir avec le général Tiani, puis le président déchu Mohamed Bazoum.
Dimanche, des manifestations de soutien aux militaires ont eu lieu dans la capitale Niamey et dans la grande ville du nord, Agadez.
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