Iran Press/ Le Monde: Le vol MS804, reliant Paris au Caire, s'était abîmé en mer Méditerranée le 19 mai 2016 entre la Crète et la côte nord de l'Égypte, après avoir soudainement disparu des écrans radars. Les 66 personnes à bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français, avaient péri.
Alors que Le Caire a très vite mis en avant la piste d'un attentat, Paris privilégie depuis le départ la thèse d'un incident technique.
La boîte noire corrobore cette hypothèse
Selon le document de 134 pages consulté par Il Corriere della Sera et transmis à la cour d'appel de Paris en mars, un incendie à bord aurait été provoqué par la conjonction de deux facteurs : une fuite du masque à oxygène du copilote et la combustion d'une cigarette fumée par le pilote ou le copilote.
Les enregistrements sonores de la boîte noire corroborent cette hypothèse, selon le journal italien. Les experts ont notamment isolé deux "bruissements" provenant du micro incorporé au masque du co-pilote, quelques minutes avant l'accident, signalant vraisemblablement un fort débit d'air, le masque ayant été mis sur le mode "urgence".
L'incendie lui-même a été déclenché par "une étincelle ou une flamme" sans doute dû à une cigarette.
En juin 2018, deux experts requis par les juges d'instruction saisis du dossier à Paris avaient pointé du doigt le remplacement, trois jours avant le crash, du boîtier contenant le masque à oxygène du copilote, pour des raisons inconnues. "Le remplacement de cet équipement requiert une vérification très soigneuse (...), les fuites d'oxygène étant particulièrement dangereuses", avaient-ils souligné.
Et dans un rapport publié en juillet 2018, le Bureau d'enquêtes français pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) avait affirmé que son "hypothèse privilégiée" était "qu'un incendie s'est déclaré dans le poste de pilotage (...), incendie qui s'est développé rapidement et a entraîné la perte de contrôle de l'avion".
Le document révélé par Il Corriere della Sera, à l'appui des enregistrements, révèle par ailleurs que les deux pilotes se disaient "fatigués par ce vol nocturne et le manque de sommeil". Pour autant, les informations à disposition des experts judiciaires laissent penser que "les horaires de repos ont été respectés".
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