Iran Press/ Le Monde: Deux mois après la démission de Mario Draghi, qui prendra sa succession à la tête de l'Italie ? Ce dimanche 25 septembre, plus de 50 millions d'Italiens sont appelés aux urnes pour des élections législatives anticipées.
Un scrutin pour lequel les électeurs devront élire en même temps la chambre des députés et le Sénat, soit 400 députés et 200 sénateurs, et qui devrait voir sauf surprise l'extrême droite entrer en force au Parlement.
La coalition de droite rassemblant la formation Fratelli d'Italia, le parti Forza Italia et La Ligue devrait selon les dernières études d'opinion remporter autour de 45% des intentions de vote. L'alliance de centre gauche, emmenée par le Parti démocrate d'Enrico Letta, n'est elle créditée que de 30% des suffrages. Selon le mode de scrutin mixte italien, cela impliquerait que plus de 60% des députés de cette nouvelle législature seraient issus de la coalition de droite.
Dans le détail, c'est le parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, crédité de 23 à 26% des voix selon les derniers sondages qui devrait arriver en première position. Une impressionnante progression, quand la formation n'avait obtenu que 4% des suffrages aux dernières élections législatives.
Viendrait ensuite le Parti démocrate, crédité de 21 à 22%, suivi du mouvement 5 étoiles, avec 13 à 15%, puis la Ligue, menée par Matteo Salvini (12%) et Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi (8%).
À 45 ans, Giorgia Meloni, cheffe de file de Fratelli d'Italia, est donc favorite pour prendre la tête du gouvernement. Un séisme politique à l'échelle du pays, mais aussi de l'Union européenne, qui devrait composer avec cette idéologue proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
"En Europe, ils sont tous inquiets de voir Meloni au gouvernement (...) La fête est finie, l'Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux", a-t-elle mis en garde durant sa campagne.
Ex-fidèle de Mussolini, dont la devise est "Dieu, patrie, famille", Giorgia Meloni a réussi à dédiaboliser son parti et à catalyser sur son nom les mécontentements et frustrations de ses compatriotes en campant dans l'opposition alors que tous les autres partis soutenaient le gouvernement d'unité nationale de Mario Draghi.
De son côté, Matteo Salvini, chef de la Ligue, a assuré, au sortir de son vote, ce dimanche matin, jouer "pour gagner, pas pour participer". Lui voit son parti "sur le podium: premier, deuxième, au pire troisième" à l'issue du scrutin.
Vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur dans le premier gouvernement de Giuseppe Conte (2018-2019), Matteo Salvini a ajouté être "impatient de revenir à partir de demain au gouvernement de ce pays extraordinaire".
Reste que la messe n'est pas dite : "imprévisibles, les élections se jouent sur l'émotion et au dernier moment", rappelle Emiliana De Blasio, professeure de sociologie à l'université Luiss de Rome. Cette dernière souligne le rôle-clé des indécis, estimés à environ 20% des électeurs, et l'importance du taux final de participation.
Les scores du mouvement 5 étoiles, crédité d'avoir institué un revenu minimum pour les plus pauvres, et du Parti démocrate, bien implanté localement, pourraient également réserver des surprises, notamment dans le sud du pays.
Les résultats sont attendus tard dans la soirée.
412