Deux hommes soupçonnés d’avoir tué leur conjointe ont été placés en garde à vue samedi, en Meurthe-et-Moselle et dans le Maine-et-Loire, suscitant la colère de collectifs féministes qui dénoncent "deux premiers féminicides de l’année en 12 heures".

Iran Press/ Le Monde : Les faits se sont produits à Chacé, commune déléguée de Bellevigne-les-Châteaux, près de Saumur dimanche vers 5h00 du matin. Le corps de la jeune femme a été retrouvé sur le palier d’un petit immeuble, dans les parties communes.

Interrogée par l’AFP, la procureure a précisé que la garde à vue de l’auteur présumé avait été prolongée jusqu’à dimanche matin. L’autopsie de la victime aura lieu dimanche à 9h30.

En Meurthe-et-Moselle, une femme de 56 ans a également été retrouvée morte samedi matin dans le village de Labry et son conjoint a été placé en garde à vue après avoir tenté de mettre fin à ses jours. L’homme a reconnu avoir poignardé sa compagne.

Ce sont des voisins qui ont donné l’alerte après avoir entendu des bruits de dispute au domicile du conjoint, selon le parquet de Val-de-Briey. Une enquête a été ouverte pour meurtre par concubin.

Selon un bilan du ministère de l’Intérieur, 102 hommes ont tué leur conjointe ou ex-conjointe en 2020. Ils étaient 146 en 2019. Le collectif féministe contre les violences sexistes et sexuelles #NousToutes dénombre 113 féminicides en 2021.

Interrogée sur Franceinfo, Marylie Breuil, membre de #NousToutes, a fustigé un "énorme décalage entre les dispositifs mis en place et le nombre de femmes victimes de violences conjugales", dénombrant 379 bracelets anti-rapprochement en septembre 2021 et plus de 200.000 femmes victimes de violences conjugales.

"Les violences envers les femmes ne s’arrêtent pas avec la nouvelle année. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les féminicides sont seulement le haut de l’iceberg et qu’il y a énormément de violences psychologiques et physiques qui arrivent avant le fait de tuer cette femme", a-t-elle déclaré sur France Info.

 

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