Amnesty et HRW:

Depuis novembre 2020, les forces de sécurité régionales amharas et les autorités civiles du Tigré occidental commettent contre les membres de l’ethnie tigréenne des violences généralisées qui s’apparentent à des crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité, écrivent mercredi Amnesty International et Human Rights Watch (HRW)dans un nouveau rapport. Pendant plus de 15 mois, les chercheurs et chercheuses d’Amnesty et de HRW ont interrogé plus de 400 personnes.

Iran Press/ Le Monde: Les autorités éthiopiennes restreignent sévèrement l’accès à la région et la surveillance indépendante de la situation, dissimulant dans une large mesure la campagne de nettoyage ethnique, selon les deux organisations.

Les habitants du Tigré occidental, région qui fait l’objet d’un contentieux territorial, sont soumis à une campagne implacable de nettoyage ethnique par les forces de sécurité de la région Amhara voisine et leurs alliés, disent les deux ONG.

Caractérisée par des homicides, des viols, des détentions massives et des transferts forcés, cette campagne est constitutive de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Appel à mettre un terme à ces atrocités
Le gouvernement éthiopien doit demander aux forces de sécurité et aux milices de mettre un terme à ces atrocités, permettre aux organisations humanitaires de se rendre sur place et veiller à ce que la justice fasse des efforts crédibles pour demander des comptes aux responsables de crimes graves, demandent Amnesty et HRW.

Une aide humanitaire doit être délivrée immédiatement et la population protégée, exigent-elles encore.

Conflits identitaires depuis 1992
Le Tigré occidental est une zone administrative fertile de la région du Tigré, en Éthiopie. Les revendications territoriales sur la partie occidentale du Tigré sont sources d’importants conflits frontaliers et identitaires depuis 1992.

Le Tigré occidental est tombé sous le contrôle des Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) et de leurs alliés, les forces et milices de la région Amhara, deux semaines après le début du conflit qui a éclaté au Tigré en novembre 2020.

Pendant les premières offensives, les forces fédérales éthiopiennes et leurs alliés ont perpétré des crimes de guerre contre la population tigréenne, notamment des bombardements aveugles de villes et des exécutions extrajudiciaires, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir au Soudan voisin et dans d’autres parties du Tigré, rappellent Amnesty et HRW. Des milices tigréennes et des habitants de la région ont aussi commis des crimes de guerre contre des Amharas vivant sur place et des travailleurs migrants.

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