Le 27 janvier, des milliers de femmes sont descendues dans les rues dans plusieurs villes du Kenya pour manifester leur colère contre la montée alarmante des féminicides dans le pays.

Iran Press/ Le Monde: Les médias rapportent que depuis le début de l’année 2024, au moins 16 femmes ont tragiquement été tuées au Kenya. Les manifestant·es ont fait entendre leur voix en criant des slogans tels qu’"Être une femme ne devrait pas être une condamnation à mort" ou encore "Arrêtez de nous tuer".

Des chiffres préoccupants


L’organisation "Feminicide count Kenya" s’engage à recenser, nommer et partager les histoires de ces femmes qui ont été réduites au silence. En 2023, plus de 150 cas de féminicides ont été recensés au Kenya, un chiffre préoccupant qui marque le plus haut taux de féminicides depuis ces cinq dernières années, et qui est considéré comme sous-estimé en raison du nombre de cas souvent non signalés.

L’association insiste sur la nécessité d’un changement d’attitude du public et souligne que la misogynie doit prendre fin. Elle précise que le Kenya a ratifié des conventions internationales contre les violences basées sur le genre.

L’organisation rappelle donc l’urgence d’appliquer la loi. "Au Kenya, nous nous demandons 'Qu’a-t-elle fait ?' au lieu de 'Pourquoi l’a-t-il tuée ?' Cette tendance à blâmer les femmes perpétue la violence à l’égard des femmes", écrit l’organisation sur son site.

Selon le rapport de 2022 de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), l’Afrique est la région où les féminicides sont les plus fréquents, et le taux de violence à l’égard des femmes y est le plus élevé. En 2022, 20.000 femmes ont perdu la vie en Afrique. Le plus souvent, tuées par leurs partenaires ou d’autres membres de la famille.

Amnesty International avait précédemment tiré la sonnette d’alarme soulignant que "chaque année, des milliers de femmes, de jeunes filles et de fillettes, victimes de violences délibérées, sont tuées ou blessées. Ces actes sont perpétrés par des soldats, des policiers ou des gardiens de prison, mais aussi, et surtout, par des personnes que les victimes connaissent : mari, père, employeur ou voisin".

 

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