Iran Press/ Le Monde: C'est ce qui ressort d'une déclaration de Ghannouchi publiée sur sa page Facebook. Il s’était auparavant recueilli sur la tombe de l'ancien président tunisien Mohamed Beji Caid Essebsi (2014-2019) à l'occasion du troisième anniversaire de sa mort.
Ghannouchi a ajouté qu'il était nécessaire d'avoir une figure consensuelle pour "l'esprit de citoyenneté, de coopération et d'unité nationale."
Il a rappelé "les exploits de Beji Caid Essebsi et son rôle dans la réussite de la révolution tunisienne à travers l'organisation, en 2011, des premières élections libres et transparentes de l'histoire du pays et l'adoption d'une politique de consensus avec "Ennahdha", qui a fait de la Tunisie un modèle de démocratie dans le monde arabe et lui a permis d'obtenir de nombreuses distinctions internationales", ajoute la déclaration.
La première rencontre entre Essebsi, chef du parti "Nidaa Tounes", et Ghannouchi, chef du mouvement "Ennahda", a eu lieu le 15 août 2013 à Paris. Les deux hommes avaient alors convenu de "mettre fin au conflit et de choisir le consensus plutôt que l’affrontement."
Ce consensus a mis fin à une grave crise politique en Tunisie, consécutive à des assassinats politiques et des opérations terroristes perpétrés dans le pays, au cours desquels deux dirigeants du "Front populaire" de gauche ont été tués, ainsi que des soldats et des agents des forces de l'ordre.
Après les élections d'octobre 2014, Ennahdha a participé à un gouvernement, avec le parti Union patriotique libre, qui fut présidé par le parti Nidaa Tounes.
L’hommage rendu par Ghannouchi à feu Beji Caid Essebsi intervient le jour où la Tunisie tient un référendum populaire sur un projet de nouvelle Constitution pour le pays, à la demande du président actuel, Kais Saïed, sur fond de crise politique et de forte polarisation entre les Tunisiens.
Ce référendum n'est qu'un maillon d'une série de mesures d'exception que Saïed a décidé d'imposer dès le 25 juillet 2021, dans un contexte de grave crise politique.
Parmi ces mesures figurent la destitution du gouvernement, la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décret et la tenue d'élections législatives anticipées le 17 décembre.
Selon certaines forces politiques tunisiennes, ces mesures constituent un "coup d'État contre la Constitution" et visent à instaurer un "pouvoir individuel absolu", tandis que d'autres forces y voient une "correction du cours de la révolution de 2011."
Quant à Saïed, qui a entamé en 2019 un mandat présidentiel de 5 ans, il a affirmé plus d'une fois que ses mesures sont légales et nécessaires pour sauver la Tunisie d'un effondrement complet.
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