Iran Press/ Le Monde: Et ce sont les hommes qui remportent la palme. Selon les chiffres de 2019, ils consommeraient près de quatre fois plus d’alcool (14,9 litres) que les femmes (4 litres) par an. La Région européenne de l’OMS comptait plus de 470 millions de buveurs actuels (personnes ayant consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois), soit une moyenne de 2 adultes sur 3 consommant de l’alcool. L’OMS estime qu’un adulte sur 10 (11%) souffre d’un trouble lié à la consommation d’alcool, et près d’un sur 20 vit avec une dépendance à l’alcool (5,9%).
"Nous payons un lourd tribut à notre inaction, l’alcool étant à l’origine de centaines de milliers de maladies et de lésions cardiovasculaires, de cancers et de cirrhoses du foie" s’inquiète le Dr Carina Ferreira-Borges, conseillère régionale de l’OMS pour l’alcool, les drogues illicites et la santé en milieu carcéral. "L’alcool nuit aux individus, aux familles et aux communautés, affectant non seulement ceux qui boivent, mais aussi leur entourage", selon la spécialiste. "En Europe, l’alcool est l’une des principales causes de décès, avec près de 800.000 morts par an. Chaque jour, environ 2200 personnes meurent de causes liées à l’alcool. Ces décès dus à l’alcool représentent près de 9% de l’ensemble des décès totaux, soit la plus forte contribution de l’alcool à la mortalité toutes causes confondues au niveau mondial". La majorité des décès dus à l’alcool dans l’aire géographique (soit environ 600.000) est causée par des maladies non-transmissibles, dont environ la moitié sont des maladies cardiovasculaires. Celles-ci constituent donc la principale cause de décès imputés à l’alcool.
Les maladies non transmissibles (MNT), telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et les maladies respiratoires chroniques, sont responsables de 90% de l’ensemble des décès dans la Région européenne de l’OMS et de 85% des années vécues avec un handicap.
Le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé fait également état d’une incidence particulièrement élevée des cancers liés à l’alcool. "Bien que l’alcool ait été classé comme cancérogène du groupe 1 par le Centre international de recherche sur le cancer, ce qui signifie qu’il existe des preuves indéniables que l’alcool peut causer le cancer chez l’homme, ce fait n’est pas largement connu" explique la Dr Carina Ferreira-Borges.
L’OMS demande que les gouvernements interviennent davantage dans ce problème de santé. Et l’organisation, basée à Genève, de mettre en exergue trois mesures, qu’elle nomme "Best Buys" ("meilleurs achats"). Premièrement : augmenter les droits d’accises sur les boissons alcoolisées. Deuxièmement : restreindre le marketing (publicité, apparence…) ; et troisièmement : réduire la disponibilité de l’alcool. "Un projet en cours en Lituanie, en Lettonie et en Estonie, par exemple, a montré que dès que des politiques de contrôle de l’alcool au niveau de la population sont mises en œuvre, les gens consomment moins d’alcool, les méfaits de l’alcool diminuent et l’espérance de vie globale augmente, de sorte que même les groupes les plus vulnérables vivent plus longtemps" explique-t-on.
Le Dr Gauden Galea souligne la nécessité d’une action immédiate : "Nous disposons des outils et des connaissances nécessaires pour réduire la consommation d’alcool et les dommages qui y sont liés. Ce qu’il nous faut maintenant, c’est la volonté politique de mettre en œuvre ces politiques fondées sur des données probantes. À l’approche de l’échéance de 2025 fixée pour la réunion de haut niveau des Nations unies, nous devons accélérer nos efforts et nous engager à apporter les changements nécessaires pour protéger la santé et le bien-être de nos populations". Et l’OMS dans son ensemble d’exhorter les différents pays européens d’intensifier leur action et de mettre en œuvre les fameux "Best Buys".
Depuis que la religion islamique a donné de nombreuses recommandations utiles pour l’homme il y a 1 400 ans, et que la science le prouve aujourd’hui, l’une des choses qu’elle a déclarées haram est l’alcool.
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