Le Niger débordé par une crise migratoire,

Médecins du Monde alerte la communauté internationale d’une crise migratoire et d’une concentration de migrants dans le désert d’Assamaka dans le nord-ouest du Niger. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) se trouve sur place mais est débordée par la situation.

Iran Press/ Le Monde: Le Niger est un carrefour migratoire vers l’Afrique du Nord. Particulièrement le nord du pays. L’OIM a constaté entre janvier et mars de cette année, plus de 7700 arrivées dans la région. Les migrants viennent du Mali, de Guinée, du Nigeria et de Sierra Leone, bref des pays voisins, mais beaucoup de personnes sont Nigériennes également.

Beaucoup sont stationnées à Assamaka, une localité au nord du pays située à quelques kilomètres de la frontière avec l’Algérie.

Toupou Lancinet est le coordinateur général de Médecins du Monde au Niger, il alerte sur une situation qui n’est pas du tout sous contrôle : "les personnes ont besoin d’un accès aux soins de santé, parce que ces personnes passent des semaines sans rencontrer un médecin. Un accès à la nourriture aussi. Lorsqu’ils arrivent à Assamaka, les capacités d’accueil de l’OIM sont dépassées. Du coup les migrants occupent les espaces publics. Aujourd’hui, il y a d’ailleurs plus de migrants à Assamaka que d’habitants."

Le centre de santé d’Assamaka est occupé par des migrants, puisqu’il faut bien essayer de les loger, mais le centre se retrouve inaccessible pour les habitants. Il y a des hommes, des femmes, et des enfants. Il y aurait une dizaine d’enfants de moins de cinq ans livrés à eux-mêmes, selon les ONG.

Pour Médecins du Monde, cette crise migratoire est la conséquence directe de l’externalisation de la gestion des frontières de l’Union. Cela a un impact réel sur la circulation des personnes au niveau local, notamment celles qui cherchent à migrer d’un pays à l’autre pour subvenir à leurs besoins.

Pour Toupou Lancinet, cela alimente notamment le trafic d’êtres humains : "les personnes qui empruntaient des voies légales sont obligées aujourd’hui d’utiliser des voies de plus en plus risquées, et cela nourrit le développement des réseaux de trafic et d’exploitation parce que les gens sont obligés de se cacher."

Selon Médecins du Monde, les politiques migratoires actuelles de l’Europe ne respectent pas le droit international ni les droits fondamentaux de toutes ces personnes exilées.

 

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