Iran Press/ Le Monde: Alors que l'attention du monde entier est tournée vers l'Ukraine, et la guerre au Yémen a disparu des écrans radars des médias internationaux, "la pire crise humanitaire du monde" - comme les Nations unies ont décrit la situation au Yémen – continue toujours à prendre des victimes.
L’agression saoudienne contre le Yémen a déjà causé la mort de près de 380 000 yéménites. L’intervention militaire saoudienne au Yémen, déclenchée en mars 2015, a également fait des millions de déplacés, exposant une grande partie de la population yéménite à une situation de la famine. Pour aggraver cette guerre de faim, 659 fermes, 218 marchés alimentaires et 91 sites d’approvisionnement en eau potable et plusieurs stations de pèche ont été bombardés intentionnellement par la coalition saoudienne. Mais le fait plus catastrophique c’est que ces infrastructures humaines sont détruites par les armes fournies par le pays qui se croit un défenseur des droits de l’homme dans le monde entier.
Les ONG de la défense des droits de l’homme mettent en cause la responsabilité d'entreprises françaises dans cette boucherie saoudienne. Les activistes anti-guerre ont ainsi déposé une plainte pour "complicité de crimes de guerre", à l'encontre de Thalès, Dassault et MBDA, les accusant d'exporter des armes à la coalition emmenée par l'Arabie Saoudite "tout en sachant qu'elle commet des crimes de guerre depuis 2015".
L'ONG yéménite Mwatana et l'ONG française Sherpa, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme font partie des acteurs de la société civile qui, avec le soutien d’Amnesty International France, ont porté plainte contre les géants de l’industrie militaire française, impliqués indirectement dans la guerre du Yémen.
Les trois entreprises "exportent des armes à la coalition [émirato-saoudienne], tout en sachant qu'elle commet des crimes de guerre depuis 2015", a déploré Cannelle Lavite, une responsable du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains.
« Les frappes aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont causé de terribles destructions au Yémen. Des armes produites et exportées par des pays européens, et en particulier par la France, ont pu permettre ces crimes. Sept ans après le début de cette guerre, les innombrables victimes yéménites méritent des enquêtes crédibles sur tous les auteurs de crimes à leur encontre, y compris ceux qui sont potentiellement complices. Nous espérons que les tribunaux français pourront jouer un rôle de manière à combler l’actuel vide vertigineux en matière de responsabilité au Yémen », a déclaré Abdulrasheed Alfaqih, directeur de l’organisation yéménite Mwatana for Human Rights.
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