La France a annoncé vendredi qu'elle rappelait ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie pour protester contre la décision de la Maison Blanche de fournir des sous-marins nucléaires à l'Australie.

Le ministre français des Affaires étrangères a qualifié le comportement américain et australien d'inacceptable entre alliés et partenaires.

C'est la première fois dans l'histoire de la longue alliance entre la France et les États-Unis, remontant à 1778, qu'un ambassadeur de France est ainsi rappelé à Paris pour des consultations.

La décision du président Emmanuel Macron reflète l'ampleur de l'indignation française face à ce qu'il a qualifié de décision américaine "brutale" et de "coup de poignard dans le dos" de l'Australie.

Dans un communiqué, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, a déclaré que la décision avait été prise par Macron, qui serait furieux de la façon dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie ont négocié l'accord sans en informer la France.

L'Australie a annulé mercredi un accord de 66 milliards de dollars pour l'achat de sous-marins de construction française à propulsion conventionnelle, quelques heures avant l'annonce de l'accord avec Washington et Londres.

"A la demande du président de la République, j'ai décidé de rappeler immédiatement nos deux ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie à Paris pour des consultations", indique le communiqué. "Cette décision exceptionnelle est justifiée par la gravité exceptionnelle des annonces faites le 15 septembre par l'Australie et les Etats-Unis."

Alors que les relations étaient tendues entre l'Europe et l'administration Trump sur des questions telles que le changement climatique, la Russie de Vladimir Poutine et le rôle de l'Union européenne, elles ne se sont jamais détériorées au point du rappel d'un ambassadeur européen.

Le Drian a clairement indiqué que son pays considérait les actions des États-Unis et de l'Australie comme un grave abus de confiance.

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