Iran Press/ Le Monde: Les premières tendances du premier tour sont tombées et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emmanuel Macron pourrait être mis à mal.
La coalition "Ensemble", représentant la majorité présidentielle, fini première des suffrages d’une courte tête, avec 25,75% de votes exprimés. Seulement 21.422 voix la séparent de la NUPES, la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale regroupant la mouvance de gauche, qui a réalisé un score de 25,66%. Autant dire que les deux formations sont au coude à coude d’un point de vue absolu.
D’après les estimations Ipsos-Sopra Steria réalisées après le premier tour, la coalition présidentielle pourrait être créditée de 255 à 295 sièges, contre 150 à 190 sièges pour la Nupes.
Pas de majorité absolue pour le second quinquennat ?
Sur le papier, le président sort donc vainqueur grâce notamment au système du scrutin majoritaire uninominal à deux tours - un système électoral dans lequel une seule personne est élue au sein de chaque circonscription - où les candidats de la liste "Ensemble" gagneraient plus de circonscriptions que les autres formations politiques.
Mais dans la pratique, les choses se compliquent pour Emmanuel Macron. Alors qu’il a bénéficié d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale après son élection de 2017 (350 sièges sur les 557), cela pourrait ne plus être le cas lors de ce second tour.
Pour obtenir la majorité absolue à l’Assemblée Nationale et diriger le pays sans se soucier de l’opposition, 289 sièges sont nécessaires. La marge est donc très fine quand on regarde les estimations (255 à 295 sièges).
Sans majorité, le deuxième quinquennat du président français se révélerait semé d’embûches. Une épine dans le pied d’Emmanuel Macron, qui pourrait voir ses grands projets de réforme, comme celle des retraites qui prévoit notamment le recul de l’âge de la pension à 65 ans, difficilement applicables sans soutien de députés de l’opposition.
Pour avoir un boulevard de liberté dans sa politique, le président Macron va donc devoir réussir à rassembler sous sa couleur avant le second tour prévu dimanche prochain.
Vers une élection proportionnelle
Dans le monde politique français, nombreux sont ceux à vouloir un scrutin proportionnel, dont Emmanuel Macron. Dans ce système, le nombre de sièges à pourvoir est partagé en fonction du nombre de voix recueillies par chaque liste. Déjà en 2017, le président en devenir plaidait pour un système électoral mixte, permettant donc d’élire une partie de l’Assemblée à la proportionnelle.
D’autres, comme Marine Le Pen ou encore Mélenchon sont partisans d’un vote proportionnel pur et simple, comme cela se fait en Italie ou en Belgique par exemple.
Sous la Ve République, le scrutin proportionnel n’a été instauré qu’à une seule occasion : lors des élections législatives de 1986. Une décision tactique promue par François Mitterrand pour empêcher une opposition forte à droite mais qui fut un pari raté. La droite, portée par Jacques Chirac, a réussi à obtenir la majorité absolue d’un siège, laissant place alors à la première cohabitation sous la Ve République. Le revers de la médaille a été la montée au Parlement de 35 députés du Front National, un choc pour l’époque. Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours a été rétabli dès les élections suivantes.
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