Khartoum (IP) - La protestation du peuple soudanais contre la présence militaire au pouvoir a été intensifiée par l'intervention des forces de police.

Iran Press/ Le Monde: La police soudanaise a tiré dimanche des grenades lacrymogènes à Khartoum pour disperser les dizaines de milliers de manifestants descendus dans la rue pour s'opposer à l'armée, au pouvoir depuis le coup d'Etat militaire du 25 octobre.

Le peuple veut la chute de Burhane", scandaient les manifestants en référence au général Abdel Fattah al-Burhane, qui a mené le coup d'Etat.

Ces manifestations interviennent trois ans après le début de la "révolution" au Soudan qui a renversé Omar el-Béchir après 30 ans de dictature.

Après le coup d'Etat et une répression qui a depuis fait 45 morts et des centaines de blessés, les fers de lance de la "révolution" anti-Béchir veulent relancer un mouvement qui s'est essoufflé parmi les 45 millions de Soudanais englués dans une inflation à plus de 300%.

Le 19 décembre 2018, face au marasme économique dans lequel était plongé le Soudan de Béchir, sous embargo international, des centaines de milliers de Soudanais ont manifesté, forçant l'armée à démettre le dictateur quatre mois plus tard.

Des manifestants à Khartoum ont tenté de s'asseoir devant le siège du gouvernement soudanais, mais ont été violemment battus par les forces militaires et ont insisté sur le fait qu'ils continueraient à protester jusqu'à ce que le régime militaire s'effondre.

La police anti-émeute a été déployée aux principaux carrefours de Khartoum, tandis que les autorités soudanaises ont fermé des ponts reliant le centre de la capitale à des banlieues de l'ouest et du nord.

Toutes les routes entourant le quartier général de l'armée dans le centre-ville ont par ailleurs été fermées avec des barbelés et des blocs en béton.

Des images d Iran Press du peuple soudanais manifestant à Khartoum montrent un certain nombre de soldats soudanais les rejoignant et scandant des slogans anti-gouvernementaux.

Les Soudanais manifestent chaque semaine à Khartoum et dans d'autres villes contre la présence militaire au sein du gouvernement.

Abdel Fattah al-Burhan et Abdullah Hamdouk ont ​​signé le 21 novembre 2021 un accord politique pour le ramener au pouvoir, qui, à l'instar du coup d'État militaire au Soudan, a rencontré une large opposition.

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