Goma (IP) - Des dizaines de jeunes, munis de pancartes, se sont rassemblés mardi soir au centre-ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, notamment, pour rendre hommage à la mémoire des victimes du bombardement du camp de personnes déplacées de Mugunga, situé à l'ouest de la ville de Goma.

Iran Press/Afrique: Un camp accueille des centaines de personnes qui ont fui les affrontements entre l'armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par l'armée rwandaise, ont indiqué les organisateurs à Iran Press.

Au moins 17 personnes, toutes déplacées par la guerre, ont été tuées et 35 autres blessées lors du bombardement des rebelles du M23 dans un camp de personnes déplacées, ont indiqué les autorités congolaises à Iran Press.

De jeunes manifestants s'en sont également pris à la communauté internationale, accusée de complicité dans cette guerre que connaît la République démocratique du Congo depuis plus de 20 ans.

"Nous n'avons pas besoin de ces armées étrangères, nous en avons suffisamment. Nous voulons que le Rwanda libère le Congo. Le Congo ne doit pas être sous l’influence d’un pays comme le Rwanda, qu’il s’agisse de la Communauté de développement de l’Afrique australe, ou de la communauté internationale. Nous sommes conscients que ces multinationales ne nous aident en rien, elles nous imposent une guerre sans fin. Nous en avons assez. La communauté internationale est là depuis plus de 20 ans pour condamner le Rwanda, mais aucune de ces condamnations n’a produit de résultats", a déclaré Chance Matale, un jeune manifestant à Iran Press.

L’étau se resserre sur la communauté internationale. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo (RDC) contre plusieurs pays occidentaux, notamment la France, la Belgique et l'Amérique, accusés d'être à l'origine des groupes terroristes qui tuent dans l'est de la RDC. Les manifestants ont déclaré à Iran Press que d’autres manifestations seraient organisées dans les prochains jours contre la communauté internationale.

"Nous sommes ici pour appeler la communauté internationale à enquêter et à punir les responsables des crimes en République démocratique du Congo. Nous sommes également là pour sensibiliser la population à soutenir notre armée car c'est la seule armée dont nous disposons. Nous voulons dire à nos autorités que l’aide à notre pays ne viendra pas d’ailleurs, c’est notre armée qui pourra mieux défendre le pays. Notre président doit licencier la Communauté de développement de l'Afrique australe parce qu’elle est devenue comme des touristes", a déclaré Nadia Kasole, militante de La Lucha (Lutte Pour Le Changement ), à Iran Press.

Christophe Muisa, l'un des manifestants a déclaré à Iran Press qu'il manifeste contre la communauté internationale qui continue de faire preuve d'hypocrisie.

"Nous sommes aussi là pour réclamer justice pour toutes ces victimes, pour exprimer notre solidarité, c'est à ce prix que nous nous réunissons ici. Si nos autorités ne sont pas capables de sécuriser la population et la communauté internationale continue de faire preuve d’hypocrisie, nous sommes fatigués et indignés. Si aucune action n’est entreprise rapidement, nous exigerons la démission de nos autorités car nous ne voyons plus l’intérêt de rester avec un gouvernement aussi irresponsable, où l’ennemi gagne du terrain", a déclaré à Iran Press l’activiste Christophe Muisa du mouvement Filimbi.

Dans une communication lundi soir, le gouvernement de la RDC a rappelé que la communauté internationale doit prendre d'importantes sanctions politiques et économiques pour contraindre le Rwanda à abandonner ses activités terroristes et meurtrières sur le territoire congolais.

"Les pays soutenant le Rwanda devraient exiger qu'il retire immédiatement et sans condition ses troupes du territoire de la République démocratique du Congo et respecte son intégrité territoriale, son indépendance politique et économique, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies, ainsi qu'aux règles des droits de l'homme et du droit international humanitaire", a déclaré à Iran Press Prisca Luanda, la représentante du gouverneur militaire du Nord-Kivu.

Il est important de noter que le M23, ancienne rébellion tutsie qui a repris les armes fin 2021, bénéficie du soutien actif du Rwanda selon Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, ce que conteste Kigali. La situation s'est dégradée depuis la reprise des affrontements.

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